La France, médaille de bronze du bioéthanol

La France serait sur le podium des pays les mieux placés en terme de compétitivité de la filière éthanol, selon une étude du cabinet Agrex consulting pour FranceAgriMer. Mais, à ce jeu, l'Hexagone ne décroche que la troisième place derrière le Brésil et les Etats-Unis. Son principal point faible : les volumes de production. Quand les Etats-Unis monopolisent 60 % de la production mondiale (835 Mhl en 2012) et le Brésil 26 %, et même si, depuis 2010, la production n'y augmente plus vraiment, la France, elle, est loin derrière.

Avec 12,45 Mhl, la France ne représente que 1,5 % de la production mondiale de bioéthanol. En 2012, le bioéthanol français était produit à partir de blé à 42 %, de betteraves à 37 %, de maïs à 18 % et de marc et lie à 3 %. Contrairement au Brésil et aux Etats-Unis, à source d'approvisionnement unique, la France a ainsi la possibilité d'arbitrer un peu entre les différentes matières premières. Elle bénéficie aussi d'un secteur industriel concentré, ce qui est signe d'une plus grande stabilité. En France, les trois principaux industriels de l'éthanol pèsent 75 % du marché, contre 15 % au Brésil et 30 % aux Etats-Unis. La France peut également se prévaloir d'un marché intérieur développé sur lequel se reposer, mais aussi d'un taux d'autosuffisance élevé, de 159 % en 2012. « Avoir la nécessité d'exporter et donc d'être agressif sur le marché extérieur, c'est un facteur de compétitivité », indique l'étude.

« Plus un pays peut encore consacrer des surfaces aux biocarburants, sans entrer en compétition avec l'alimentaire, plus il est compétitif », peut-on également lire. De ce point de vue, en revanche, la France pêche un peu car elle est le troisième pays au niveau mondial à détenir la proportion la plus importante de surfaces consacrées aux biocarburants par rapport à l'ensemble de la SAU. En 2012, elle a ainsi dédié 3,41 % de sa SAU aux biocarburants (déduction faite des surfaces équivalentes en coproduits), dont 2,7 % pour le biodiesel et 0,71 % pour le bioéthanol. Sur 29 Mha, 201 000 ha sont ainsi consacrés au bioéthanol : 107 000 ha de blé, 50 000 ha de maïs et 44 000 ha de betteraves.

Renaud Fourreaux